AnnMarie Tornabene - A Self-Portrait Photographic Journey
Dollface 2019
English:
Dollface was born out of the COVID-19 confinement. The long months gave me the time to bring out my inner child. It started on the day I made a clothespin fairy doll out of boredom. I took photos of her and that gave me the idea to create an actual rag doll. I spent hours and days making and altering her with only ideas from my mind and old clothes/scraps of fabric I had lying around. She evolved over 2 years and her costumes are all imperfectly made by me, first by hand, which was a long but often meditative process and then via machine. She is faceless because I wanted to eliminate facial expressions and leave her “thoughts and feelings” to the viewer’s interpretation. In addition, as a self-portrait photographer, I considered my own face expressive enough to exploit. However, while working with her and posing her in different ways, I began to see emotion; a sense of life within her.
During these past two years, I remembered my time spent in therapy and of psychology in general. “Doll therapy” is used for trauma, depression, abuse and even in patients with dementia. I did not intend to create Dollface for any of these reasons, however the thought of creating a doll personae of me was appealing and as is with all of my photographic work – is inherently therapeutic; she became another means of self-expression. However, and more importantly, she did become a therapeutic doll for me. I hug her hard, stroke her hair and talk to her when I am afraid, sad, frustrated and even when I am happy. In fact, her name, Dollface, is what my maternal grandmother called me all my life until her death. Whenever I hear it, I am reminded of her and all the love and comfort she gave me. It’s my objective that these photographs represent an important moment in time both on a historical level and on a personal one.
Français :
Dollface a vu le jour à la suite du premier confinement lié à la COVID-19. De longs mois qui m’ont donné l’opportunité de faire sortir l’enfant qui sommeille en moi. Tout a commencé le jour où, par ennui, j’ai confectionné une poupée féérique en pince à linge. Je l’ai prise en photos et cela m’a donné l’idée de réaliser une véritable poupée de chiffon. J’ai passé des jours à la créer et à la modifier en me servant uniquement d’idées que j’avais en tête et de vieux vêtements et bouts de tissu qui trainaient. Son apparence a évolué au fil du temps et ses costumes sont tous fabriqués de manière imparfaite, d’abord à la main, ce qui a été un long processus souvent méditatif, puis par la suite à la machine à coudre. Elle n’a pas de visage, car je voulais éliminer toute expression faciale, afin de laisser ses pensées et ses sentiments ouverts à l’interprétation du spectateur. De plus, en tant que photographe autoportraitiste, j’utilisais déjà suffisamment les expressions de mon propre visage. Cependant, en travaillant avec elle et en lui donnant toute sorte de poses, j’ai commencé à percevoir une émotion, une flamme de vie en elle.
Au cours de ces deux dernières années, je me suis souvenu du temps passé en thérapie et de la psychologie de manière générale. <<Doll Therapy>> sert, en utilisant une poupée, à aider ceux qui souffrent de traumatismes, de dépression, d’abus et s’utilise même chez les patients souffrant de démence. Mon objectif n’était pas de créer Dollface pour l’une de ces raisons exactement. Toutefois l’idée de fabriquer une poupée à mon effigie était séduisante et, comme pour l’ensemble de mon travail photographique, intrinsèquement thérapeutique, devenant pour moi un autre moyen d’expression personnelle. Tant et si bien qu’elle est devenue ma propre poupée de thérapie. Je la serre très fort dans mes bras, lui caresse les cheveux et je lui parle quand j’ai peur ou quand je suis triste ou frustrée et même quand je suis heureuse. En fait, son nom, Dollface, vient de ma grand-mère maternelle qui m’a appelé comme cela toute ma vie jusqu'à sa mort. Dès que je l’entends, son souvenir me revient, ainsi que tout l’amour et le réconfort qu’elle m’apportait.
Mon objectif est que ces photographies marquent et témoignent de cette période importante, d’un point de vue tout aussi personnel qu’historique.